JACQUES SCHWARZ-BART/ SONE KA-LA 2
Le saxophoniste Antillais explore à nouveau une musique chère à son cœur, celle de sa région natale. De belles surprises se cachent dans ce nouveau projet. L’album s’ouvre par le thème « Pa Gade », un motif joué en boucle, par le saxophone et doublé par la voix délicate de Malika Tirolien. Le pianiste Gregory Privat, enflamme le groupe de ses flux de notes époustouflantes, et de ses phrases renversantes. Le solo de sax est dans la même trempe. Les accords de piano syncopes de Gregory Privat lancent le second morceau « Mende », au cours duquel la basse bien ronde et la souplesse de batterie, infusent une ambiance cool. Gregory Privat déroule un solo absolument grandiose, par le délié des notes et son approche mélodique. Le son de saxophone me rappelle celui de Joe Henderson. Dans une ambiance feutrée et sensuelle, la chanteuse s’illustre par sa justesse et sa précision rythmique sur la composition « Konk a Lambi ». La mélodie apaisante, les nappes de clavier nous enveloppent. « Ron Jack » très festif est néanmoins impressionnant par la précision rythmique de la batterie et de la percussion. Le saxophone tel un tigre avec un son transformé lâche les notes avec énergie. « Love Will Win » est une composition lumineuse et pleine d’espoir. « Zéro Gravity » continue sur cette voie de l’élégance avec de belles nuances. Le groove surgit alors sur le morceau « Ami Bongo ». Le motif du début se déroule sur deux mesures et descend d’un ton sur les deux suivantes. « New Pandjanbel » se construit dans un premier temps, sur des motifs au rythme tendu et complexe. L’accalmie arrive avec un groove bien installé. La fougue rythmique revient par la suite, la tension monte en puissance. La rencontre entre les différents instruments, tisse de magnifiques ambiances, par la diversité des sons et par la grande variété des rythmes, qui animent les compositions. « Sone Ka La 2 » est un très beau disque qui mêle sobriété, nuances et séquences énergiques.