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NOUVEAUTÉ ALBUM/ GREGORY PORTER/ WATER

Le chanteur Gregory Porter revient avec son nouveau projet, un ensemble de morceaux lumineux aux mélodies affûtées aux ambiances tantôt énergiques tantôt plus intimistes. Sa voix et les instrumentistes s’expriment avec justesse et émotion tout au long de l’album.

Quelques notes de piano du premier morceau « Illusion » ressemblent à l’introduction d' »Here Comes The Sun » interprétée par John Pizzarelli.

Le second thème intitulé « Pretty » est en trois temps et son intonation de départ ressemble à « My Favorite Things ».

Durant le thème, la rythmique est par moments en cinq temps et reprend ensuite en trois temps.

Le sax ténor part dans un solo fougueux accompagné par des accords Blues. Le trombone plus cool a des élans Blues magnifiques. L’ambiance de ce morceau me rappelle « Equinox ».

Le morceau suivant « Magic Cup » au rythme binaire part sur un tempo rapide très punchy.

Avec en fond des riffs de cuivre soignés et précis, saxophone et trompette developpent par la suite de longs solos.

Après quelques doux accords au piano Gregory Porter entonne la belle mélodie de « Skylark ».

Le timbre de voix est rond bercant, le bugle tout soyeux.

Ce swing énergique inspire les solistes trompette et sax qui prennent de très beaux sur « Black Nile » de Wayne Shorter.

« Wisdom » nous séduit rien que par l’introduction.

Sur les arpèges de piano la contrebasse s’invite tout en discrétion. La voix est pure Blues émouvante.

Le piano joue de nombreuses séquences en alternant voicings et single notes.

Le groove irrigue petit à petit le classique « 1960 What ». Les voix des cuivres montent en intensité pour donner de l’ampleur à cette chanson de combat.

Hommage à Gershwin avec la reprise de « But Beautiful » en toute intimité avec le piano pour seul accompagnateur. La voix nous renverse par le timbre et la puissance qu’elle dégage.

La ballade « Lonely One » vous enveloppera de son raffinement tant du point de vue harmonique que rythmique. La croche devient noire pour une cellule rythmique tout à fait intéressante.

Le titre « Water » montre l’attachement de Gregory Porter pour le Blues et la Folk. Cette chanson sonne même Gospel par certains endroits. Le pianiste navigue au fil de ses touches pour accompagner le chanteur d’arpèges en dentelle.

Pour rester dans les racines quoi de mieux que reprendre « Feeling Good » de Nina Simone en accapella.

Cet album de Gregory Porter compte de belles mélodies qu’il interprète avec profondeur et émotion.

Les arrangements soignés ainsi que les solos inspirés des instrumentistes font de cet enregistrement un disque de grande qualité.

Celui-ci est publié chez Blue Note.

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