GILAD HEKSELMAN WILL VINSON ANTONIO SANCHEZ/ TRIO GRANDE
Ce nouveau groupe « Trio Grande » part à la recherche d’harmonies et de rythmes peu communs. Les chemins qu’empruntent Gilad Hekselman, Will Vinson et Antonio Sanchez, sont d’une grande modernité, par l’écriture des mélodies et des mises en place. Le premier thème « NorthBound » commence avec une cocotte de guitare et quelques notes de saxophone. La mélodie jouée par ces deux instruments est aérienne. La reverb et l’overdrive de la guitare, amènent de la profondeur, qui me rappelle l’ambiance du disque « Starfish and the Moon », du saxophoniste Bill Evans. Les notes du solo de soprano sont tumultueuses et renversantes. « Elli Yeled Tov » est une composition écrite dans un esprit calypso, où le son de guitare est proche de celui d’un Steel drum. « Oberkampf » est une mélodie sur laquelle le calme et l’espoir règnent. À la fin du morceau le sax et la guitare s’enflamment. Sur « Upside », après quelques accords planants du clavier, la guitare au son puissant et cristallin, nous emmène vers un horizon cosmique. Le trio rend hommage à John Scofield avec le titre suivant « Scoville ». L’écoute du morceau confirme le clin d’œil à ce très grand guitariste. Gilad Hekselman joue tout à fait dans l’esprit Scofildien avec ce son légèrement saturé, les tirés de cordes et les placements subtils. L’impro de batterie très dynamique, repose sur la tourne très solide de guitare et de saxophone qui devient très rock par moments. La suite du disque nous envoie vers des contrées étranges et mystérieuses, avec « Gocta ». Les notes graves de clavier, font monter le groove les cris de la guitare ponctuent les notes jouées au saxophone. La batterie est un ouragan rythmique incroyable. La mélodie commence à 2’30. Les envolées de la guitare rugissent. Le saxophone commence calmement puis tourbillone. La composition « Firenze » est une mélodie pleine d’espoir, jouée au saxophone, sur laquelle la guitare déroule des arpèges et voicings délicats. La batterie prend un solo au milieu du morceau. L’ambiance s’emballe par les flux rapides de notes de guitare joués en sourdine. Les dernières minutes se terminent sur un climat mystérieux. Le disque se clôture par une très belle mélodie aux accents Folk, nous emmenant dans les grands espaces, les grandes plaines. Le guitariste marche sur les traces de son aîné Bill Frisell. L’auditeur s’évade avec ce magnifique thème lumineux et plein de joie. Le sax est aussi très émouvant. Ces musiciens ont une approche du rythme innovante, des sonorités surprenantes et un univers musical original.