GAD ELMALEH CHANTE CLAUDE NOUGARO
Passionné par le poète Claude Nougaro depuis sa jeunesse, l’humoriste Gad Elmaleh devient crooner le temps d’un joli projet, autour de son idole qui réécrivait en Français, les paroles de grands standards du Jazz. Seuls quatre titres sur douze, sont écoutables, car l’intégralité sera disponible fin janvier. L’introduction des cuivres et des congas sur « Armstrong » me fait penser à « Chitlins Con Carne » de Kenny Burrell. La contrebasse vrombit, les balais de batterie crépitent, la voix sobre de Gad Elmaleh. Tous les ingrédients sont réunis, pour distiller un groove chaleureux. Les accords de piano rentrent à 0’56. Tout en retenue, énigmatiques, les voicings comme le solo, sont joués avec une grande sobriété. « Nougayork » aux arrangements sombres, laisse s’échapper quelques nappes de synthétiseur. La ligne de contrebasse est profonde, et les arpèges du piano troubles. Gad fait claquer les mots comme le faisait Nougaro. Toujours avec ses balais, le batteur joue un swing fin, et la contrebasse déroule des lignes solides et bien rondes sur la chanson « Toulouse ». Le projet est intéressant par l’originalité des arrangements. La reprise du « Cinéma », dont la musique fut composée par Michel Legrand, rappelle l’amour de Nougaro pour le Jazz. La trompette feutrée avance à petits pas, et en fond, l’Amazing Keystone Big Band ponctue la mélodie, par des motifs en dentelle. La séquence latine en salsa, apporte la joie et l’enthousiasme notamment à 1’42, sur le clin d’œil au morceau « Caravan », de Duke Ellington et Juan Tizol. Comme l’a souvent expliqué à la presse l’humoriste, ce disque n’est pas un hommage mais une déclaration d’amour à l’artiste Toulousain. Interpréter les mélodies et les textes si subtils de l’artiste Toulousain, sur des arrangements soignés et savoureux, est d’autant plus jubilatoire pour le comédien, qu’il est entouré d’artistes de grande renommée, tels Louis Winsberg, Thomas Bramerie, Eric Legnini.