DERRICK GARDNER AND THE BIG DIG! BAND/ STILL I RISE/
Parlons de ce trompettiste originaire de Chicago qui a commencé sa carrière au sein du Count Basie Orchestra. Sa sonorité s’inscrit d’ailleurs dans le classicisme. Le premier morceau « Push Come Da Shove » commence avec des nappes de cuivre, quelques notes de piano sur fond nostalgique. La section rythmique piano contrebasse batterie puissante et déterminée introduit ce morceau proche d’un blues qui s’étire sur une structure plus longue. L’improvisation trompette pleine de swing est suivie d’un intermède de batterie. De 5’52 à 7’33 l’esprit est très Coltranien avec un solo de saxophone alto soutenu seulement par la batterie. La contrebasse avec une walkin de feu et des petites touches de guitare toujours pertinentes amènent une énergie incroyable. Les parties de la section cuivres très bluesy sont très intenses. Les cuivres sur « Still I rise » sont sur les traces des grands Big Bands des années 40 et 50. Le swing est à l’honneur, les envolées de la trompette fulgurante. La composition en hommage à Dizzy Gillespie contient une bonne dose de groove avec de nombreux accents blues. Le guitariste imprégné de Wes Montgomery joue dans un style assez traditionnel mais les phrases sautillent sur le jeu de batterie et sur la ligne de basse. Le solo de soprano amène un climat plus nerveux. L’intimité et la sensualite règnent sur le magnifique « Melody for « Trayvon ». Le dialogue entre les deux trompettes les deux premières minutes sont très émouvants le sax alto est savoureux. Avec « To whom it may concern » on entend un véritable feu d’artifices sonores avec de nombreux motifs joués par les cuivres enthousiastes et un baryton qui gronde. « One thing led to another » nous emmène vers le Brésil avec ce rythme Bossa. Avec « Blues for Burgess » et » 8 Ball, Side pocket » le Blues est célébré ainsi que sur « Daaayuuum ». Le disque se termine par un morceau en trois temps qui donne la pêche avec des solistes qui s’en donnent à cœur joie. Ce projet s’inscrit dans un héritage post bop aux accents fortement soul et blues. Les compositions sont attachées aux harmonies des standards, le leader n’apporte pas de concept révolutionnaire mais le swing triomphe malgré tout. L’album est publié chez Impact Jazz!