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NOUVEAUTÉ ALBUM/ DAVID LINX/ REAL MEN CRY

Le chanteur Belge sort un nouvel opus, où mélodies élégantes riment avec arrangements sobres et de qualité. David Linx est un vocaliste de grande classe.
Le disque commence par le titre “Real Men Cry”. Après quelques mots déclamés sur des arpèges de piano cristallins, la contrebasse et la batterie installent un groove des plus délicats. Le vocaliste envoie alors une mélodie dynamique, construite sur une pentatonique.
Très poétique est la suite, “You’ll Always Be Tomorrow”, aux vibrations énigmatiques.
La trompette accompagnée de la contrebasse et de la batterie vous enveloppent. La voix sensuelle, ornée d’arrangements épurés, expose une mélodie emplie d’espoir. La trompette d’Hermon Mehari est au sommet par sa légèreté dans le son et dans ses phrases.
Toute la musique de David Linx est confectionnée autour de la mélodie, comme l’illustre le titre suivant, “From Prince To King”.
A chaque morceau, le chanteur parvient à puiser des mélodies et à nous emporter avec lui. Le contrebassiste Chris Jennings et le batteur Arnaud Dolmen ont un jeu des plus fins pour accompagner les thèmes.
Plus complexe est le thème “Chorinho Para Un Novio Dia”, exposé par le trompettiste et le chanteur. C’est un une suite de note assez dense mais énergique, qu’il est difficile de mettre en place.
Cet album respire le romantisme sur certains morceaux. “It Ain’t Over Till It’s Done” est un dialogue entre la voix et le piano. Le morceau a des accents Gospel que le piano fait ressortir. J’aime les envolées Blues de la trompette sur “Half Past Gone”, une mélodie porteuse d’espoir de doute et de gravité. Le chanteur met de l’intensité dans chaque mot.
La rythmique contrebasse batterie a un sens de la nuance très touchant. “Stay In The Light” est un thème presque Folk transmettant l’optimisme et la joie.
Après une introduction instrumentale d’arpèges de piano, la trompette amène le thème “The Growing Stone” et le ponctue souvent de quelques notes. Toujours avec classe, le chanteur nous captive par une voix qui s’envole vers la fin du morceau.
L’émotion est encore au rendez vous quand arrive le morceau “This Saturday Song”, une ligne mélodique qui suscite l’introspection et l’interrogation. Le chanteur et ses musiciens créent une impression de suspension et d’espace captivante. Le piano la contrebasse et la batterie, traduisent une impression de fragilité. Ce qui est exceptionnel c’est lorsque la trompette effleure la contrebasse, la batterie et le piano, par une sonorité très touchante.
L’album continue par une ballade pleine de sentiments et de délicatesse sur “Brooklyn”. Le piano s’immisce entre la contrebasse et la batterie par des phrases douces et mélodiques.
Dynamique sur un rythme binaire, tel un hymne à l’optimisme, le thème “The Résolution Chant” est soutenu par la rythmique surtout par les accords de piano. Gregory Privat dédouble les notes sur ce tempo soutenu. Par son toucher tout en finesse presque cristallin, Gregory Privat tapisse de quelques accords la mélodie, que le trompettiste vient orner de quelques motifs aériens. Hermon Mehari m’impressionne par l’espace qu’il arrive à créer une profondeur poétique.
En conclusion, on peut écouter “She’s A Cloud On The Desert”. On y entend le toucher rond, profond et doux de Chris Jennings, suivi des lignes de piano qui ne sont que mélodie.
Le groupe n’est jamais dans l’excès, reste toujours dans la finesse et la retenue, presque dans un minimalisme, où les plus belles notes et les nuances rythmiques sont mises en lumière.
Au fil de ces compositions, David Linx nous emmène dans son univers, une mosaïque d’émotions, de la nostalgie à la joie, sur une toile de fond toujours poétique. La rythmique accompagne toujours avec douceur la trompette toujours émouvante.
Le vocaliste nous livre un très bel album intimiste, intense de bout en bout de poésie et d’émotion

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