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NOUVEAUTÉ ALBUM/ DAVID BRESSAT/ CONSTELLATION

Le pianiste David Bressat propose neuf compositions originales aux couleurs apaisantes et poétiques.

Entouré du contrebassiste Florent Nisse et du batteur @Charles Clayette, le pianiste Lyonnais a écrit des thèmes où les notions d’espace et de profondeur amplifient le lyrisme.

En rythme binaire, le morceau d’ouverture « Renaissance » est introduit par la section rythmique pendant seize mesures.

La mélodie fleuve est exposée à deux voix par le saxophoniste Eric Prost et le trompettiste Aurélien Joly.

Ces deux soufflants tissent un joli contrechant.

Le second titre « Bembe » semble être sur une métrique en sept temps. Cette mélodie respire la lumière et l’espoir. Le saxophone est porté par une harmonie lumineuse et un rythme soutenu.

Le morceau « Rayons de Feu » commence par des accords soyeux qui lancent un très joli thème en trois temps, une valse comme les musiciens de Jazz les aiment.

Optimisme et grandeur tel est le climat de « Pit Stop ».

Toujours sur un rythme binaire, on entend la contrebasse solide lancer une pédale sur le titre « Dawn ». Les arpèges sombres du piano sont en toile de fond des cuivres mystérieux.

La composition intitulée « La traversée » a quelques intonations orientales notamment lorsque la trompette se lance en solo.

Le contrebassiste attaque franchement les notes en improvisation.

« Leit-Motiv » tourne autour d’harmonies sophistiquées sur un rythme binaire.

Le saxophoniste garde toujours une belle sonorité et joue des phrases aériennes aux flots de notes parfois denses. Les arpèges de piano et ses envolées font penser souvent à du Keith Jarrett.

Trompette et saxophone exposent un thème lancinant qui appelle la méditation et le songe. Les arpèges de piano derrière le solo de trompette expriment gravité et noirceur.

Pour clôturer cet album aux couleurs insolites, le quintet propose un morceau Fast Swing intitulé « Turn On The Stars ».

L’introduction jouée par la batterie et le saxophone rappelle les séquences que Coltrane affectionnait avec Elvin Jones.

Après plus de deux minutes d’introduction, le piano plaque les voicings pour un thème Hard Bop complexe aux harmonies proches des enchaînements à la John Coltrane.

Le thème illustre la précision et la synchronisation de la rythmique et des cuivres. Sur un tempo joué à la blanche puis à la noire, la contrebasse avance en walkin’.Le piano impressionne par la fluidité et les articulations qu’il trouve sur les phrases.

Si le solo de batterie est technique il est joué avec justesse.

Couleurs insolites, thèmes aux métriques complexes et aux rythmes variés, le pianiste Lyonnais nous invite à un bien beau voyage sonore, composé de nombreuses nuances et d’émotions.

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