DAVE DOUGLAS/ DIZZY ATMOSPHERE/
Le trompettiste consacre un hommage à un de ses maîtres, Dizzy Gillespie. Avec Dave Douglas la musique est moderne. On frole l’ambiance free. Les arrangements sont avant gardistes. Entouré de jeunes musiciens, le leader propose une musique d’un grand dynamisme. L’ouverture du disque est troublante. La guitare a des intonations proches de Bill Frisell. » Con Almazan »est une composition clin d’œil à « Con Alma » de Dizzy. La métrique est en 6/8, l’harmonie est recherchée. Sur l »introduction, les notes a l’archer, les nappes de guitare, les arpèges de piano et les cymbales de Joey Baron installent un climat apaisant. Le morceau est propice à l’évasion, la trompette nous emmène, la guitare et le piano jouent des phrases sophistiquées. A 4’27 on entend un emprunt à « Pent up House » de Sonny Rollins. « Cadillac » est un arrangement de « Swing Low Sweet Cadillac ». La contrebasse le piano la guitare gardent une pédale qui sert de toile sonore un peu sombre. A 3’03 le thème est pris par les deux trompettes pour que la guitare prenne un solo avec des phrases dynamiques et de nombreuses séquences en « In n’out ». L’ambiance très originale se poursuit sur « See me now » avec ces trompettes à la sonorité feutrée et ces harmonies peu communes. « Manteca » n’échappe pas à la reharmonisation et à la recherche rythmique. Pendant quarante cinq secondes, nous avons droit à un swing endiablé où les trompettes croisent le fer pour des impro. « Peckin the Cabbage » est plus classique même si le solo de guitare avec un son overdrive détonne. « Pacific » est une ballade où le pianiste triture les notes va chercher des dissonances. Le dernier morceau « We pray » est une invitation au calme et à la douceur. Cet hommage à l’un des plus grands trompettistes propose une belle relecture personnelle qui repose sur une quête permanente d’harmonies nouvelles et de surprises rythmiques.