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NOUVEAUTÉ ALBUM/ CONRAD HERWIG

CONRAD HERWIG/ THE LATIN SIDE OF HORACE SILVER

Le tromboniste américain explore depuis quelques années les compositions des grands maîtres comme John Coltrane et Herbie Hancock, et les arrange en musique latine. Avec son dernier projet, il célèbre le pianiste Horace Silver qui composa de nombreux thèmes devenus des standards. Pour commencer, le leader a choisi un des morceaux les plus connus, « Nica’s dream ». La cellule rythmique de la batterie et des congas, les accords de piano en syncope insufflent l’énergie aux cuivres pour présenter la mélodie. Le trombone finit son solo par quelques notes que le sax ténor reprend, le passage de relais est assez plaisant. Les solos de trombone saxophone et trompette sont très ancrés dans le phrasé Be-bop. Sur « Song for my father » autre morceau très connu, le trombone joue en intro le motif joué par le piano et la basse de la version originale. Le pianiste joue avec un groove bien chaud des phrases blues. Les riffs de cuivres sont étincelants. « The Gods of Yoruba » commence dans l’intimité avec le trombone au son feutré, accompagné seulement par le piano et les percussions. Après le calme la basse lance un rythme entraînant en cinq temps, le thème les arrangements sont d’une grande puissance et intensité sonore. Le pianiste s’embrase pendant son impro, il fusionne avec la batterie et les percussions. Si la reprise de »Peace » n’est pas en mode latin, les solos sont très romantiques. « Cape Verdean Blues » ne s’éloigne pas trop de l’original qui est déjà très rythmique. « Filthy Mcnasty » très enjoué laisse les instrumentistes s’exprimer avec blues. « Nutville » est assez proche de l’original. L’autre belle surprise est « Silver Serenade », avec une séquence d’introduction composée exprès pour l’occasion. Les différentes voix des cuivres donnent de la profondeur. Entre 5’20 et5’35 le tromboniste joue un motif avec une technique de respiration éblouissante. Le piano joue tout en finesse un solo où il n’y a qu’émotion. Les arrangements en mode latin ne concernent que la moitié des morceaux, mais la qualité du jeu est de haute volée pour tout l’album.

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