Après un hommage à Ahmad Jamal et un disque célébrant les racines du Jazz intitulé « The Gumbo », la chanteuse Française Cecil L Recchia Cecil L. Recchia – Jazz Vocalist rend hommage dans son dernier opus, aux thèmes du label Blue Note. En ouverture, elle reprend le standard de Kenny Burrell « Chitlins Con Carne », un titre lumineux et festif. Nous avons présenté l’autre jour l’inédit des Jazz Messengers « FlightTo Tokyo ». Également paroliere, la chanteuse a écrit des textes en Anglais pour chaque morceau. La Jazzwoman ne pouvait passer à côté du célèbrissime « Moanin ». Le saxophoniste et le trompettiste introduisent le morceau par une improvisation croisée. Arrive ensuite la voix chaude et Bluesy de la chanteuse. La batterie bat en 6/8, le contrebassiste Raphael Dever improvise avant que les rejoignent le trompettiste Malo Mazurié et le saxophoniste Cesar Poirier. Sa plume aiguisée, elle la met au service des mélodies. Sa reprise de « The Sidewinder » écrite par Lee Morgan met en relief son ingéniosité rythmique et son aisance sur la diction. Sur ce tempo up, le jeune pianiste Noé Huchard issu du Conservatoire de Noisiel, montre sa technique bien fluide. Sensualité en introduction du thème de Kenny Dorham « Afrodisia ». La chanteuse reste fidèle à l’ambiance Salsa du morceau. Le batteur David Grebil ponctue par des interventions entraînantes. Le saxophoniste Cesar Poirier intervient à la clarinette sur Soulville du pianiste Horace Silver. Les thèmes sélectionnés par Cecil sont empreints de Soul Jazz la touche du label. Avec son quintet, elle rend aussi hommage à Herbie Hancock et son morceau « Driftin' ». Le saxophoniste Cesar Poirier improvise un solo aux notes limpides. La mise en place de triolets entre 3’46 et 3’50 est savoureuse. Le groupe rend aussi hommage au trompettiste Blue Mitchell avec une reprise de « The Thing To Do » et au saxophoniste Tina Brooks. Le swing du « Theme For Doris » crépite et nous rappelle sans cesse le dynamisme du Hard Bop. La trompette de Malo Mazurie est une véritable étincelle. Le vibraphoniste Bobby Hutcherson est mis à l’honneur avec une reprise épurée de sa composition « Even Later ». La perle du disque est le chef d’oeuvre de Wayne Shorter « Sleeping Dancer Sleep On », dont la version originale figure sur l’album des Jazz Messengers « Like Someone in Love ». Sur ce trois temps romantique, la voix se prête à merveille. Ces arrangements sobres nous font revivre la grande époque du Label de Francis Wolff et Alfred Lion. Les textes se marient très bien avec les différentes mélodies. Nous aimons ces albums qui mettent en lumière l’héritage des grands musiciens, tout en revisitant leurs compositions de façon personnelle !