BRIAN LANDRUS/ FOR NOW/
Pour cette sortie d’album nous restons sur le terrain du saxophone baryton. La composition d’ouverture a des arômes de Hard Bop proche de l’ambiance des Jazz Messengers. La trompette plane la rythmique swingue avec classe sur ce morceau au tempo medium. Il faut dire que le saxophoniste est bien entouré avec Fred Hersch au piano, Drew Gress à la contrebasse, et Billy Hart à la batterie. Avec le second thème « Clarity in time » l’ambiance est au romantisme avec des arrangements de cuivres d’une grande finesse. Le jeu de Fred Hersch est toujours très sensuel et expressif. Le solo de baryton nous plonge dans une ambiance de film hollywoodien de l’époque. La très jolie valse « The Miss » introduite magnifiquement par le piano et un drive de batterie très léger laisse le baryton s’envoler. Le titre « J.J » est sans doute un hommage à l’un des plus célèbres trombonistes J.J Johnson. Sur un rythme binaire les motifs sont assez mélodieux la trompette nous emmene avec un jeu de batterie sans cesse varié qui stimule les solistes. Avec « For Now » la mélodie est amenée par cinq notes exceptionnelles, pour se fondre dans les arrangements de cuivres, sans aucun solo. L’interprétation d »Invitation » est très originale avec un début lent qui débouche sur un swing medium up. Les cordes langoureuses et les notes de sax posées avec délicatesse me rappellent le magnifique » Cityscape » de Michael Brecker et Claus Ogerman. « The Night of Change » illustre les talents de flûtiste et de compositeur avec ce morceau en trois temps. Quelle douceur et quel lyrisme « Second time » « Her Smile » laisse entendre une belle combinaison entre rythme swing Hard Bop et nappes de cordes. » The Wait’ écrit encore trois temps est un theme lumineux plein d’espoir. On y entend les notes bien rondes de la contrebasse Le saxophoniste reprend deux morceaux de Monk » Round Midnight » et « Ruby my dear ». Ce dernier est repris sous forme de conversation entre le baryton et le piano. L’ecriture des thèmes montre l’amour du leader pour les standards. Brian Landrus aime la tradition, etl’intervention des cordes est une belle surprise se mariant très bien avec le quintet. Les albums qui n’oublient pas l’Histoire méritent souvent le détour.