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NOUVEAUTÉ ALBUM/ BEN WENDEL

BEN WENDEL/ HIGH HEART

C’est une belle surprise que de découvrir ce saxophoniste, qui pourtant, joue depuis des années. Enseignant dans plusieurs institutions dont la prestigieuse New School de New York, il a également accompagné des artistes comme Tigran Hamasyan ou Antonio Sanchez, Dès les premiers instants de ce disque, la pureté se dégage de l’alchimie entre la voix, le saxophone et les arpèges de piano. Le morceau d’ouverture évoque les grandes années du Pat Metheny Group, lorsque Pedro Aznar déclamait les paroles. Le climat un peu sombre fait naître le doute. La voix d’une grande finesse est accompagnée avec finesse, par le saxophone et le piano. Le solo de saxophone nous fait prendre de l’altitude au fur et à mesure du morceau. « Burning Bright » démarre dans l’énergie par une tourne de contrebasse et des deux claviers. La mélodie complexe se construit sur des motifs chromatiques denses, joués à haut débit rythmique, par le clavier le sax et la voix de Michael Mayo. A partir de là les solos se succèdent, les phrases des pianistes Shai Maestro et Gérald Clayton groovent, le sax est puissant. Le saxophoniste et le chanteur amènent les solos des deux clavieristes, qui aiment groover. Le niveau de synchronisation de la voix et du saxophone est grandiose. « Kindly » met en lumière, la justesse, la technique et la sensibilité du chanteur. Les salves de clavier électrique sont magnifiques sur les phrases fougueuses de saxophone. A 4’31, le piano exécute un arpège plein de doutes et de mystères. Une sensation de profondeur et d’évasion s’échappe de la composition « Less ». Les accords simples au piano nous amènent en voyage. Le saxophone est absent de ce titre. Le groupe est en ébullition sur « Drawn Away ». Le solo de piano de Shai Maestro est bluesy accompagné de voicings dynamiques. Le clavier de Gerald Clayton est lunaire, la section rythmique rentre en transe. Il y a une énergie Rock qui bouscule. Encore un thème complexe avec beaucoup de notes sur « Fearsome ». Sur fond d’accords lourds et sombres, le sax déborde d’énergie. « Darling » et ses notes de claviers jouées avec douceur, expriment pourtant une certaine noirceur. Ben Wendel est un grand technicien. Cet enregistrement se clôture par une séquence évoquant le vide et la profondeur. Le projet alterne mélodies très denses, accords dynamiques des claviers, solos fulgurants du sax, et ambiances plus épurées. La voix du chanteur, instrument à part entière, apporte une grande touche d’originalité.

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