Nous venons de recevoir un diamant un objet musical au carrefour de plusieurs contrées musicales avec des sonorités Jazzy.
Le violoniste Indien Baiju Bhatt nous offre une évasion onirique au cours de ce disque.
Ayant travaillé avec l’un des maîtres de l’instrument Didier Lockwood, ce violoniste est doté d’un sens mélodique très affirmé. Cet artiste nous présente quinze compositions entouré de son groupe The Red Sun.
Le disque démarre par une invitation au voyage qui s’intitule « Namaste ». Entre musique classique et Folk cette introduction vous prépare à cette exploration.
Le Jazz Funk s’immisce dès « Inner Nomad » un thème qui s’articule sur une boucle mélodique aux flux rythmiques d’une grande intensité. Les ponctuations de la basse et de la batterie amplifient les couleurs du Jazz électrique.
Sur « Garuda » on entend des pentatoniques jouées à grande vitesse, sur lesquelles les percussions la basse et le piano asseoient une mise en place qui déménage.
Poursuivons avec une mélodie « Belly Of The Whale » chantée par une voix magnifique et doublée au violon. Tous deux chantent l’espoir qu’on voit comme un soleil éclore de l’horizon. Le pianiste Mark Priore et le saxophoniste Valentin Conus alternent des solos de huit mesures puis de quatre sur cette métrique en 6/8.
Le soprano le violon et la voix relancent cette mélodie magnifique. L’improvisation de cette voix si pure est d’une fluidité exceptionnelle. Les dernières séquences du morceau évoquent la noirceur de l’âme, mais le groove de la batterie nous élève vers des sommets d’émotion.
Le morceau « March Of The Endings » prolonge cette exploration de paysages mélodiques qui donne le frisson.
Entre une rythmique très punchy et des motifs Bluesy traduisant la tristesse, on est saisi par ces sonorités exprimant la fragilité.
Les mélodies et les accords sont embellis par le grand orchestre sur « Hypnagogia ». Les cuivres retentissent avant que N’guyen Le invité sur ce titre, ne se lance dans un de ses solos lyriques. Une fois que les tumultes de cuivres sont passés, la voix installe le calme et s’enflamme pour des nouvelles séquences énergiques. A 5’16, le violon s’exprime tout seul avec pour seul accompagnant la guitare. L’orchestre et la voix se remet en mouvement à 5’47 pour un final magnifique.
On est emportés par ces torrents d’émotion et de sincérité comme vous l’entendrez sur le titre qui est le nom de l’album. « People Of Tomorrow » est une composition en deux parties au cours de laquelle, la direction du thème joué au violon laisse entendre de magnifiques couleurs blues et mélancoliques. Sur la seconde partie les cellules mélodiques redondantes montent au fur et en mesure en densité. À travers la sonorité du violon, se dessine un ambiance intense qui donne du bonheur aux auditeurs que nous sommes. La précision rythmique celle des notes et des arrangements donne un résultat de très grande qualité.
La reverb du sax et ses motifs orientaux appellent à l’image des grands déserts des grands espaces.
Après un interlude consacrée au petits fils de Genghis Khan « Kublai » on retrouve les rythmes envoutants et rigoureux pour des mélodies aux accents asiatiques.
Le groove sur « Ananda » est brûlant. La tourne de basse électrique de Blaise Hommage est bien groove.
« Nataraj » est un morceau encore incroyable où l’explosion rythmique prend une ampleur captivante.
La perle du disque est sans aucun doute la composition « Postlude » durant laquelle le violoniste joue sans l’archet. Son instrument pleure des notes qui sont d’une grande fragilité mais d’une grande expressivité.
En introduction de « Song For Flora » qui est vraiment écrit dans un esprit Jazzy.
La mélodie romantique agrémentée d’une pluie de cordes est honorée par de magnifiques solos notamment celui du bassiste.
Le violoniste et son groupe jouent une musique de cristal précise comme on peut l’écouter sur « On The Dark Side Of The Lake ». Baiju Bhatt se lance dans une improvisation où les notes se déroulent à la perfection. L’arpège du piano en intro est rejoué à la fin du morceau où la trompette joue des phrases rimant avec altitude et évanescence.
Pour finir cette merveille, « Nandi » est comme un souffle qui conclut cette séquence très poétique. Le saxophone joue un solo assez jazzy et la conclusion est assurée par le percussionniste et batteur Paul Berne.
Quel album grandiose que ce « People Of Tomorrow » que vient de réaliser ce violoniste.
La sensibilité se ressent dans les quinze compositions de cet opus magnifique. C’est un album qui nous procure de très bonnes ondes. Retenez bien ce nom dont vous n’avez à mon avis, pas fini d’entendre parler.
L’album de Baiju Bhatt est publié chez Neuklang.