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NOUVEAUTÉ ALBUM/ ART BLAKEY AND THE JAZZ MESSENGERS/ FIRST FLIGHT TO TOKYO: THE LOST1961 RECORDINGS

Dans notre rubrique « Sur la Route du Jazz », nous avons souvent parlé du Hard Bop et son ancrage dans la Soul de la musique noire, le Blues et le Gospel. Art Blakey – Blue Note Records Art Blakey porte la parole du Jazz. Toujours aussi effrénée, la machine à swing nous emporte comme c’est le cas avec cet inédit enregistré en live à Tokyo en 1961. Avec leur album historique « Moanin », les Messengers ont donné au Jazz des nouveaux standards. À Tokyo, ils jouent le morceau éponyme empreint de blues. Ce morceau écrit par Bobby Timmons est le porte drapeau de ce Hard Bop dynamique et euphorique. Le trompettiste Lee Morgan Lee Morgan – Blue Note Records joue à fond le registre Blues, Wayne Shorter maintient cette chaleur. « Blues March » signé de l’ex membre du groupe Benny Golson, instille le bonheur parmi le public. L’intro et la tourne de batterie pour recréer l’ambiance de fanfare est magique. Ce groupe faisant partie des dream teams de l’époque reprend aussi deux standards du Be-Bop « Now’s The Time » signé Charlie Parker et « A Night In Tunisia ». Le batteur reprend son arrangement du thème de Dizzy Gillespie figurant sur l’album studio, un véritable ouragan rythmique au tempo effréné. Wayne Shorter se lance en premier en solo. Art Blakey donne le sentiment de se démultiplier. La fin est grandiose, lorsque Lee Morgan sans aucun accompagnement à peine ponctué de quelques frappes. Toujours sans rythmique, le saxophoniste déroule lui aussi des phrases sans aide de la rythmique. Sur un simple Blues comme « Now’sThe Time », le quintet l’assortit de petites métamorphoses sur le plan rythmique, pour en faire une version nuancée. Le quintet joue le thème « Dat Dere » de leur pianiste Bobby Timmons. Langoureux et Bluesy ce thème au tempo médium est joué avec tranquillité et est accompagné sobrement, par le batteur et le contrebassiste Jymie Merritt. Hommage au pianiste Thelonious Monk et son chef d’oeuvre « Round About Midnight » qu’il composa avec Cootie Williams. Le son feutré de Lee Morgan est un délice qui caresse l’oreille. L’interprétation, toutes les notes d’ornementation illustrent le feeling du trompettiste comme celui du saxophoniste sur le pont. Wayne Shorter a un son très doux, les notes sont presque fluettes. Bobby Timmons développe un jeu très intéressant en ponctuant ses phrases de voicings subtils et Bluesy. Les musiciens sont parmi les plus prestigieux de l’époque. Wayne Shorter, Lee Morgan, Bobby Timmons, sont des solistes inspirés déroulant des solos flamboyants. Plus de soixante ans après, cet enregistrement inédit montre l’esprit créateur de ces musiciens hors normes.

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