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NOUVEAUTÉ ALBUM/ ANDRE MANOUKIAN

ANDRE MANOUKIAN/ LES PIANOS DE GAINSBOURG

Le pianiste et producteur bien connu du grand public, vient de publier un disque d’une grande finesse, consacré aux chansons de Serge Gainsbourg. Variété de l’accompagnement, sonorité séduisante, improvisations mélodieuses et sobres, voilà ce qui vous attend dans ce projet. De jeunes chanteuses sont invitées sur ces chansons devenues des standards. Melody Gardot est la première à se lancer sur « La Javanaise », où sa voix de velours se mêle aux arpèges cristallins d’Alain Manoukian. Le pianiste plaque ensuite les accords avec délicatesse et prend soin de ne jamais couvrir la chanteuse. Le second morceau « L’eau à la Bouche » est un instrumental joué en trio tout en légèreté. Elodie Frege et sa voix sensuelle est invitée à chanter « Ce Mortel ennui ». Le pianiste part dans un solo qui swingue en toute décontraction. Vient ensuite Camélia Jordana et sa voix suave sur « Black Trombone », une mélodie qui a de nombreuses intonations Blues. Le grain de la voix est très beau sur ce thème nostalgique. À 2’02 Fidel Fourneyron choisit de très belles notes pour son improvisation. Sur « Le poinçonneur des Lilas », l’introduction de piano avec ces déplacements d’accords en chromatismes, est très plaisante. Le toucher est très émouvant. La sonorité profonde de contrebasse nous emmène. On entend dans le jeu de piano divers éléments, des accents orientaux des intonations Sud Américaines. Accords à la « Summertime » avec le titre « Baby Alone in Babylone ». La voix écorchée de Camille Lellouche nous fait explorer des chemins mystérieux. « L’Anamour » est une ballade poignante, où les notes de contrebasse sont lourdes et les balais de Pierre Alain Tocanier frétillent. Invitée sur le titre « Sous le Soleil Exactement » la voix d’Adjani traduit la fragilité. Sur « Eladeudanla Teiteia » avec ce rythme mambo André nous fait chavirer par ses notes cristallines. La mélodie est un motif court qui se répète et qui respire la nostalgie. L’interprétation de Rosemary Standley sur « La Chanson de Prevert » est empreinte de solennité. « Les femmes des uns sous le corps des autres » démarre dans une ambiance chaleureuse et alterne avec des moments plus graves. Les arpèges de piano appellent les nappes de cordes et de ce fait accentuent l’émotion. La rondeur de la contrebasse et le jeu de cymbales expriment l’espérance. Le pianiste nous touche par sa pluie d’accords, sur la mélodie magnifique « Je suis Venu Te dire que je m’en vais ». Alain Manoukian montre son attachement aux mélodies et son goût d’explorer de nouvelles harmonies, sur fond d’arrangements sobres et soignés. Ce disque paru le 23 avril dernier, est une belle réalisation alliant à merveille la Variété au Jazz.

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