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NOUVEAUTÉ ALBUM/ ALAIN JEAN-MARIE & DIEGO IMBERT

ALAIN JEAN-MARIE & DIEGO IMBERT/ INTERPLAY-THE MUSIC OF BILL EVANS

Alain Jean-Marie est un musicien à l’ancienne, un passionné qui apprit à jouer, en écoutant les disques. Cet autodidacte fut, et est toujours un sideman très prisé. Il accompagna des légendes du Jazz comme Bill Coleman, Sonny Stitt, Harry Sweets Edison, Clark Terry et bien d’autres. Avec son ami contrebassiste Diego Imbert, ils reprennent quinze compositions du poète Bill Evans, le pianiste le plus émouvant de l’histoire du Jazz. Ce répertoire est un joyau de mélodies magnifiques aux tissus harmoniques doux et raffinés, dont ils prennent grand soin. Alain Jean Marie est un interprète de grande sensibilité, qui improvise des phrases subtiles, et joue des accords époustouflants. Le choix de jouer en duo est audacieux, mais avoir comme partenaire Diego Imbert, met en confiance tant son assise rythmique est solide, et ses improvisations lumineuses. Le projet commence par un blues mineur de Bill de 1962, « Interplay »,sur laquelle les deux complices laissent exprimer leur feeling. Quelques thèmes du répertoire de Bill, sont joyeux avenants et heureux, comme « Alfie » et « Peri’s Scope ». Les deux musiciens Français ne cherchent pas à imiter le poète, mais à faire entendre les trésors harmoniques et mélodiques de ses compositions. Il s’agit d’un Jazz apaisant, avec des thèmes émouvants qu’ils servent à merveille. Le lyrisme d’Alain Jean-Marie et de Diego Imbert accentuent la nostalgie et la mélancolie des compositions grandioses comme « Turn out The Sars », « Time Remembered » ou « The Two Lonely People ». Sur des harmonies subtiles, les deux compagnons s’évadent à partir de phrases grandioses. Le paysage harmonique de « Very Early » est une invitation au rêve. Véritable chef d’oeuvre, l’harmonie va jusqu’au bout de la sophistication. Autre joyau, « Blue in Green » est un pur moment d’émotion traduisant la fragilité. Sur »Waltz For Debby » les deux jazzmen sont en état de grâce. « We Will Meet Again » joué en solo à la contrebasse pour clôturer l’album, est comme un signe envoyé à Bill. Alain Jean-Marie est un grand interprète, la sonorité son approche du piano en fait le Kenny Barron Français. Nous pouvons regretter que les morceaux ne durent pas plus longtemps tant les improvisations des deux jazzmen sont en symbiose avec l’esprit du répertoire.

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