Le titre du nouvel album d’Adam Ben Ezra “Heavy drops” semble évoquer des gouttes lourdes à en croire la photo de la pochette qui nous montre une grosse goutte d’eau éclatée sur un fond grisé. Le contrebassiste israélien de 43 ans nous propose en effet du lourd avec ce cinquième album, sorti le 28 février 2025. Il nous secoue les oreilles !
Adam Ben Ezra est un multi-instrumentiste né et élevé à Tel-Aviv. Violon à 5 ans, guitare à 9, et puis piano, clarinette, oud, flûte… Bref, c’est un touche à tout. Mais c’est à 16 ans qu’il tombe amoureux de la contrebasse, et là, c’est le coup de foudre. Depuis, il ne cesse de repousser les limites de cet instrument, mixant jazz, funk, musiques latines et méditerranéennes dans un cocktail explosif.
Pour « Heavy Drops », Adam joue sur une contrebasse à 5 cordes. Il s’est associé à un autre monstre du rythme : le batteur cubain Michael Olivera, du cuban jazz syndicate. Ces deux-là forment un duo de choc, créant une alchimie musicale qui donne vie à dix morceaux originaux. Et pour un peu plus de diversité, le guitariste Omer Mor vient ajouter sa touche électrique sur le titre « Play it cool ».
Enregistré en trois jours à Madrid, avec des couches supplémentaires ajoutées dans le home studio de Ben Ezra au Portugal, l’album est un feu d’artifice musical. Dès le morceau-titre « Heavy Drops », on est happé par l’énergie rythmique et la fluidité mélodique. « Play It Cool » nous fait groover avec son funk irrésistible, tandis que « Cosmic Nomad » nous embarque dans un voyage intergalactique sonore. Adam n’hésite pas à sortir des sentiers battus avec « Free Fly », qui mêle habilement des influences country et flamenco.
Mais « Heavy Drops » n’est pas qu’une démonstration de force. Adam sait aussi nous toucher avec des morceaux plus introspectifs comme « Portrait of Natalie », une ballade émouvante qui met en valeur toute la sensibilité de son jeu.
Ce qui frappe dans cet album, c’est la capacité d’Adam à créer un son riche et varié avec principalement une contrebasse et une batterie. Son utilisation intelligente des effets et des pédales lui permet de construire des sons dignes d’un petit orchestre.
En conclusion, « Heavy Drops » est un album qui décoiffe, qui groove, qui remue.
Adam Ben Ezra prouve une fois de plus qu’il est bien plus qu’un simple virtuose de la contrebasse : c’est un artiste qui repousse sans cesse les frontières de son instrument et du jazz.