Le guitariste Christian Escoudé est parti aujourd’hui à l’âge de 76 ans.
Je le vis une fois sur scène à Marciac, lorsque Bireli Lagrene l’avait convié lui avec Sylvain Luc et Philippe Catherine.
Manouche, il jouait le Jazz moderne celui de Wes Montgomery de Kenny Burrell.
Inspiré par ces maîtres, il swingua et déroula des phrases jusqu’à la fin, puisqu’il y a quelques semaines le guitariste Français sortait son dernier album « Ancrage ».
Je vous laisse avec le morceau « Suite For Gypsies » enregistré en 1998. Cette séquence longue de vingt deux minutes commence par un motif de guitare exprimant la gravité.
Le piano déploie des arpèges magistraux sur lesquels les violons s’emportent.
Les torrents de cordes des violons, du piano, de la guitare traduisent la tragédie à laquelle Christian Escoude rend hommage ces milliers de Tziganes déportés vers les camps de la mort.
Après la guitare et le piano, la contrebasse larmoie pendant quelques mesures.
Le piano se relance puis viennent les violons traduisant la détresse.
La fin de cette longue composition est émaillée de phrases renversantes de la guitare.
Le violon swingue, rebondit avec force sur la cymbale. Les dernières mesures sont une succession de notes intenses.
« Suite For Gypsies » est un morceau à la grande force émotionnelle.