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IMPRESSIONS DE CONCERT/ NICO WAYNE TOUSSAINT

Jeudi 22 février, le Bluesman Nico Wayne Toussaint qui depuis ses 19 ans, fréquente régulièrement les clubs de Blues des États-Unis, était sur la scène du Club 27. Il a voyagé à Minneapolis mais aussi à Chicago et San Francisco.
Tout seul, il monte sur scène et pendant près de deux heures, captive l’assistance par des Blues incandescents.
Souvent avec son groupe, il était hier soir seul juste accompagné de sa guitare et de son harmonica. Pour avoir parlé souvent de Blues dans ces chroniques, je suis captivé par les vibrations que cette musique génère.
A peine la première salve d’harmonica était lâchée, que l’artiste incendie la scène et l’ambiance dans le Club 27. La voix impressionne par l’intention et la puissance. Le public tape dans les mains pendant le solo très Bluesy.
Je ne connais pas les Etats du Blues, mais j’imagine à ce moment là, le musicien assis sur une chaise en bois en Louisiane.
En second morceau, Nico converti au Blues depuis son adolescence, entame un second morceau en jouant un riff sauvage, accompagnant sa voix solide et chaude. Comme souvent à partir d’une tourne redondante, un riff qui se réplique en boucle pour notre plus grand plaisir, basé sur des envolées de la gamme Bluesy.
Si les morceaux paraissent se ressembler, tous les uns des autres, il se trouve que cette énergie se répand, nous envoûte. Sur le cinquième morceau, à partir d’un riff de guitare le chanteur nous communique toute sa puissance et son feeling.
Il est beau de voir cet artiste implorer les esprits. L’enracinement est très important. Nico Wayne enchaîne par un riff de guitare plus énergique.
Le son est chaud, brillant, les tempo alternent entre tempo cool et tempo plus relevés.
Entre les morceaux, ce Bluesman nous raconte l’histoire des chansons.
Il nous parle des battle de Blues qui existent aux États-Unis. Les groupes s’affrontent mais dans un esprit convivial et toujours au service de la musique.
Son séjour à Memphis est un souvenir inoubliable. Il passe d’un bar à l’autre, dans le froid, dans la neige. Après ces souvenirs, il continue par une composition originale, un Blues encore un, mais aux paroles touchantes. La chanson raconte qu’un petit garçon dont le papa boit au bar, demande au tenancier de ne plus le servir. Cette jolie histoire inspira Nico qui en fit une chanson.
Il chante avec une énergie terrible raconte ses histoires personnelles l’histoire pour son père.
Généreux, Nico invite Elie Coquard à partager des notes sur fond de motifs chauds. Les croches ternaires, les triolets, on les entend souvent.
La chanson qu’il joue au Dobroo part d’un accord en boucle. La mélodie est une invitation au voyage comme si on s’envolait. Arrive ensuite la chanson en hommage à Al Green, une séquence chaleureuse qui met de bonne humeur.
Il gratte ensuite avec panache, les accords sont explosifs comme la voix. Le Blues qu’il joue m’ensorcèle. Vers la fin du concert, le chanteur entonne une mélodie qui n’est pas du Blues mais qui nous mène plus vers la Country.
Il rend aussi hommage au colosse Howlin Wolf, un des pionniers du Blues.
Ce que j’aime chez cet artiste Français c’est le toucher des notes, cette impression Roots, les notes viennent avec le feeling. Nico Wayne fait chanter sa fille pour l’hommage à Howlin’.
Le chanteur guitariste et harmoniciste est un artiste nourri au Blues, il a dans les veines et nous emmène avec lui. Si le Blues est une musique qui vient de l’Afrique de ceux qui ont été opprimés, l’important est l’état d’esprit. Le corps est la voix ne sont que les vecteurs d’une émotion d’un feeling d’une âme. Le Blues est une musique de la dignité.
Cet artiste dédie sa vie au Blues, cette musique qui vient des tripes, il la chante, la célèbre sans cesse. Amoureux d’elle, il est un témoin qui transmet cette passion à ceux qui l’écoutent.
Plein de sensibilité, Nico Wayne voyageur du Blues, nous a ému de bout en bout en bout, sur les morceaux calmes comme plus entraînants. La soirée magnifique était sous le signe de l’authenticité des bonnes vibrations et de l’émotion.

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