Post Jazz

IMPRESSIONS DE CONCERT/ AWEK AU CLUB 27

Le 17 septembre 2023, j’assistai au concert du Blues Band Awek dans le cadre du Festival Guitares et Jardins. Si l’énergie était déjà au rendez vous et que les belles ondes Bluesy avaient touché le public, je peux dire qu’hier le groupe Toulousain a fait vibrer les murs du Club 27 club Marseillais regroupant les amoureux de Jazz et de Blues.
Comme souvent dans le Blues, la basse et la batterie bien ternaires sur la walkin et le shuffle alimentent un riff de guitare solide et un harmonica flamboyant.
Toujours sur le chemin du ternaire, le groupe entame un second morceau avec un swing détonnant sur une structure qui se dédouble par rapport à un Blues traditionnel. Un riff de guitare et d’harmonica revient par séquences toujours au même endroit dans la grille.
Avec sa Nationale demi-caisse, Fabrice Joussot déroule des phrases tout à fait dans l’esprit au son overdrive prononcé. Les motifs d’harmonica sont comme des flammes qui viennent et qui vont.
Le Blues Band monte en pression pour un morceau toujours ancré dans le Blues mais aux couleurs du Rock n’Roll. La composition intitulée « Four Times » attire l’attention par la variation rythmique, d’un 12/8 tranquille on passe à une sorte de dédoublement, dont le batteur Olivier Trebel accentue les contretemps.
Le concert continue par un morceau aux allures de rockabilly un peu dans la veine de Chuck Berry. On sort du Blues originel pour aller une nouvelle fois vers le Rock. Si je n’ai pas tous les noms des chansons, je peux entendre un joli clin d’oeil à « Work Song » par l’harmoniciste Stephane Bertolino.
Le guitariste chanteur introduit ensuite un morceau très cool, un Blues langoureux sensuel par des phrases émaillées de tirés de cordes et de motifs bluesy.
Muni d’un gros son de guitare et du bottleneck, Fabrice Joussot et ses compagnons nous font voyager du côté du Mississippi et de la Louisiane.
Les notes jouées au slide donnent le vertige tant elles sont intenses et puissantes. La chanson tourne autour d’un riff à la « Hoochie Coochie Man » soutenu par une rythmique toujours solide qui avance tout droit.
Entre riffs de guitare enragés tournes de batterie et la basse imperturbable de Joel Ferron, le guitariste va chercher des notes dans les aigues. On est dans la Louisiane, la guitare nous prend aux tripes par ses motifs. L’énergie déployée me fait penser par moments et selon les morceaux, au Blues de Calvin Russel
Le chanteur guitariste fait chanter le public tandis que la rythmique tourne toujours sans aucun problème. L’harmoniciste envoie des salves bouillantes comme le sont les glissés joués à la guitare. Si le guitariste utilise une Gretsch sur la plupart des morceaux il joue sur une Nationale pour jouer les slides.
Le groupe aime varier les ambiances entre le Blues des origines traditionnel et le côté Rock parfois Rockabilly. A partir d’une section rythmique très solide, le guitariste envoie juste quelques notes bien placées et mélodieuses par des glissés.
Les influences de ce groupe sont nombreuses, Muddy Waters, Howlin Wolf Howlin’ Wolf – Chess Records les grands dieux du Blues les messagers de cette musique brute qui envoûte.
La salle est conquise l’énergie est grandiose.
Au cours d’un morceau intitulé « My Boss », on y entend les accents du Rythm n’Blues avec un bon groove, des envolées puissantes à l’harmonica et un riff qui emporte tout sur son passage.
Le morceau suivant est un retour au pays du Blues on pense au Mississippi à la Louisiane. Le motif de ce morceau original est inspiré par un riff à la Muddy Waters. Un solo d’harmonica qui brûle tout et enfin un clin d’oeil à « Hoochie Coochie Man ».
Vers la fin du concert on retrouvera le Rythm n’ Blues sur un morceau bien propice à la danse.
En morceau final, le quartet joue à toute allure un morceau au tempo up au cours duquel les salves d’harmonica rendent l’ambiance extrêmement inflammable comme la guitare.
A la fin du concert, Awek invite sur scène le jeune harmoniciste Elie Coquard et le pianiste Robert Oddone pour des solos qui maintiennent la température.
L’harmoniciste se met très vite dans l’ambiance en jouant des notes brûlantes comme le pianiste qui fait monter l’ambiance par une improvisation à base de voicings nerveux et dynamiques.
Ces musiciens du Awek Blues Band sont des voyageurs du Blues qui rendent hommage à son histoire et qui la diffusent au fil de leur tournée. Pendant environ deux heures, ils ont captivé les spectateurs. En faisant escale à Marseille, ils ont mis le feu au Club 27 par leur enthousiasme et leur décontraction. Leurs compositions sont imbibées des grands sorciers du Blues que nous avons cités plus haut. Entre la voix puissante, les riffs de guitare chauds, les tournes impeccables de basse batterie, le public a été renversé par leur musique bienveillante et chaleureuse.

Lire d'autres Posts Jazz