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IMPRESSIONS CONCERT/ JUAN CARMONA/ LA NUIT DE LA GUITARE

Samedi 23 mars, se déroulait la 4ème édition de la Nuit de la Guitare avec pour maître de cérémonie Juan Carmona présent depuis le début des festivités.
Au Théâtre Comoedia d’Aubagne, l’immense guitariste a décidé cette année de ne convier que des guitaristes femmes. C’est un voyage et une rencontre entre quatre univers, la Pop, le Blues, le Classique, la musique Sud Américain et le Jazz.
Le maître du Flamenco arrive seul sur scène, présente celles qui vont jouer avec lui, puis la gorge serrée, nous parle de son ami Sylvain Luc. Il devait jouer prochainement avec lui.
Les premières notes qui sortent de la guitare sont des larmes enrobées d’un accord mineur magnifique. Fougueuses, elles alternent avec des arpèges dont on ressent l’émotion pure et authentique.
Le guitariste invite ensuite sur scène la guitariste Classique Sandrine Luigi et Virna Nova guitariste pop mêlant jazz et blues. Ils jouent alors une pièce aux envolées tourbillonnantes. La guitariste classique possède un toucher fin, une grande justesse et une précision qui donnent lieu à des arpèges lyriques aux notes claires et lumineuses.
Parmi les moments en trio, on retiendra la version de “Black Orpheus” à laquelle participe Anouck André. Cette dernière se distingue par la finesse de son toucher, des respirations qu’elle inclut dans le solo. À la virtuosité étincelante de Juan Carmona, on entend les phrases cool de la guitariste de Jazz. La nostalgie et les regrets se dégagent de cette mélodie signée Luis Bonfa.
La guitariste de Jazz présente ensuite une séquence en solo basée sur des renversements d’accords raffinés, sans jamais tomber dans la démonstration, par un toucher léger et des phrases fluides. Dans les méandres des arpèges, la guitare de Juan Carmona s’envole et s’enflamme pour nous transporter vers un univers onirique et mystérieux.
Une autre séquence notable est lorsque Virna Nova revient sur scène pour proposer son arrangement d’un morceau signé Baden Powell intitulé « Deixa ».
Le titre suivant est une composition originale intitulée « Danse pour moi ». Elle s’articule autour d’un motif simple qui monte d’un demi ton et redescend. Accompagnée seulement d’une boîte à rythmes, on groove pour s’envoler vers un solo où Blues et Jazz s’entrecroisent sans cesse. Au fil du morceau, l’esthétique m’évoque le Smooth Jazz d’Earl Klugh. La guitariste enchaînera ensuite par un morceau plus Bossa Nova.
S’ensuit alors une version en trio de “Spain”, thème percussif et lyrique qui inspire des solos mélodieux et sobres. Si Juan Carmona déroule des phrases d’une grande vigueur, les deux autres guitaristes privilégient un jeu plus aéré.
Après cet hommage à Chick Corea, Cristina Azuma présente deux morceaux dont le premier nous vient d’Argentine. On y entend des notes évoquant les blessures.
Le second morceau laisse entendre des séquences aux accords et arpèges proches du Jazz.
La guitariste brésilienne rappelle Sandrine Luigi et Juan Carmona pour dialoguer autour d’un thème qui me transporte vers des paysages sonores apaisants. Flamenco et classique se rencontrent et se subliment.
Le concert se termine par une composition respirant l’optimisme et la joie puis en rappel nous avons savouré des arpèges tapissant un thème en trois temps.
Dans le style classique, cette dernière interprétation à cinq nous a fait passer par différentes émotions. Les différents solos et les morceaux placèrent cette soirée sous le signe de l’éclectisme.
Autour du guitariste Flamenco, ces artistes exclusivement féminines ont montré que le dialogue, l’ouverture, sont les fondements mêmes de l’art et de la musique en particulier.
Si chacune a sa particularité et s’inscrit dans son esthétique, la rencontre entre elles fut magnifique.

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