Hier soir, le parvis de La Défense en région parisienne a vibré au rythme d’un concert d’exception : Herbie Hancock, 85 ans, a offert une performance inoubliable pour clore le festival Jazz à La Défense. Entouré d’un quintet flamboyant, le maître a prouvé que l’esprit des Head Hunters est plus vivant que jamais.
Dès les premières notes, l’énergie était palpable. Le premier morceau s’est engagé dans un univers musical complètement libre. Herbie, vêtu d’une superbe chemise blanche et rouge, loin de se contenter d’un rôle symbolique, a pris pleinement part à la fête : solos de piano inspirés, envolées au synthétiseur Korg, chant, et même un final endiablé au keytar , qu’il a brandi en sautillant comme un gamin, sourire aux lèvres. Un moment de pure joie communicative.
À ses côtés, une formation de haut vol. Le guitariste béninois Lionel Loueke, qui a aussi chanté, a électrisé le public avec un jeu unique, mêlant groove funk et sonorités africaines, dans une fusion aussi subtile que puissante. Terence Blanchard, impassible derrière ses lunettes de soleil, a fait rugir sa trompette électrifiée, sculptant l’espace sonore avec une précision chirurgicale. James Genus, l’ours tranquille du groupe, a tissé des parenthèses délicates et poétiques à la basse, faisant littéralement corps avec sa cinq cordes, dans une symbiose parfaite avec le reste du quintet. À la batterie, le jeune Jaylen Petinaud, « qui a l’âge d’être mon petit-fils », comme l’a souligné Herbie avec tendresse, a littéralement mis le feu. Sa fougue était telle qu’il a décroché une cymbale en plein solo, déclenchant les acclamations d’un public conquis.
On a pu identifier des célèbres thèmes des Head Hunters comme Butterfly ou Sly et un bel hommage à Wayne Shorter dans une version renouvelée de Footprint.
La foule, nombreuse et enthousiaste, a répondu avec ferveur à cette démonstration de vitalité musicale. À 85 ans, Herbie Hancock ne fait pas de la figuration : il incarne encore et toujours l’avant-garde du jazz.
Et ce n’est que le début : le quintet s’apprête à entamer une tournée folle de 35 dates à travers plus de 30 villes en Europe et aux États-Unis. Une leçon de longévité, de passion et de transmission. Longue vie à Herbie !
