Post Jazz

BADEN POWELL/ LE VIRTUOSE BRESILIEN (1937-2000)

Ses doigts magiques, son toucher en font l’un des plus grands guitaristes que le Brésil ait eu.

Baden Powell de Aquino fut appelé ainsi par ses parents, car ils admiraient le fondateur du scoutisme, Robert Stephenson Smith Baden Powell.

Ce n’est pas un hasard,car la musique de ce prodige évoque l’altruisme, la dévotion l’amour.

Baden Powell diplomé du conservatoire de Rio de Janeiro en 1951 démarre sa carrière l’année suivante.

Il aura de nombreux compagnoins de route et l’un des plus célèbres était Vinicius de Moraes.

Sa maîtrise des accords à quatre sons, il la mettait au service des magnifiques mélodies qu’il interprétait bien souvent et qu’il composait.

Très lyrique, sa façon de jouer les accords amplifie l’émotion. Ses arpèges témoignent de sa grande technique.

Baden Powell pouvait tout harmoniser comme le faisait Joe Pass dans le Jazz.

Le toucher est unique et empli d’une grande sensibilité. Il était un véritable poète de la six cordes.

Avec sa version de « Berimbau » composée par Vinicius de Moraes, il parvient à traduire par ses accords la gravité, la noirceur mais aussi l’espoir. Après une sublime introduction en quartes, Baden Powell introduit la mélodie qui exprime une certaine tristesse.

Il a des accents nostalgiques sur de nombreuses séquences harmoniques.

Sa version de « Tristeza » connaît un succès planétaire. Les accords sont très beaux et les percussions entrainantes. L’enchainement des accords est un exercice de haute volée. Cet album gravé chez MPS est un petit trésor.

Le titre « Canto de Xango » interprété avec la flute est un concentré d’énergie.

On entend des improvisations simultanées de guitare et de flûte.

Il aimait le Jazz comme en témoigne sa reprise de « Round Midnight » au cours de laquelle sensualité et poésie se mêlent à merveille.

Fantaisie ambiance de carnaval sur « Sarava », une mélodie qui a un côté un peu sombre mais avec quelques touches bluesy.

Les descentes de basses sur « Canto De Ossanha » sonnent Blues

Ce morceau exprime tristesse et fragilité.

Le guitariste part en arpèges mineurs pour démarrer le joyau « Manha de Carnaval ».

La nostalgie de la mélodie » Invencao Em 7_ 1 /12″ est bien exprimée par Baden qui sur cette mélodie, sonne comme un morceau de guitare classique?

Dans les aigus comme dans les graves, les notes sautillent et transmettent une certaine euphorie.

Le thème « Astronauta » est également synonyme de fête. L’attaque des notes est puissante et l’entente avec les percussions s’approche de la Fusion.

« Feitinha Pro Poeta » est une mélodie qui suscite les pas de danse et qui respire l’insouciance.

Le guitariste reprenait aussi des mélodies de Tom Jobim comme « Garota de Ipanema » ainsi que « Dindi ».

Un autre standard de Jazz qu’il reprit est « All The Things You Are » dont il offre une version lyrique.

Le jeu aux doigts de Baden Powell est toujours au service de l’esthétique et de la mélodie. Sans fioritures, lui qui était entre autres l’ami de Claude Nougaro avait une technique qui lui permettait de jouer des single notes à haut débit, ainsi que des voicings sophistiqués.

Le prodige de la guitare composera d’autres grands morceaux comme « Valsa San Nomen » avec Vinicius de Moraes. Ce morceau démarre comme un morceau de Flamenco. Renversements après renversements, la guitare nous illumine et nous étonne.

Je vous propose donc une version de ce titre issue de l’album « Rio Dos Valsas » de 1988, au cours duquel le guitariste choisit les arpèges, notes simples et accords qui célèbrent cette grande mélodie, pleine de tendresse et de romantisme.

Lire d'autres Posts Jazz