Charlie Haden et Carla Bley, seront à l’honneur le 21 mars 2021. Dans la ville de Saint Chely d’Apcher, une formation de musiciens Français et Catalans, interprétera les morceaux du disque « The Ballad Of The Fallen » paru en 1983. Le répertoire se constitue de mélodies au style latin, et de quelques pincées de Free Jazz. La formation composée du tuba, de la flûte, du saxophone, de la guitare et de la batterie, sera entourée d’un orchestre à cordes. Ils reprendront les compositions du disque inspirées des chants révolutionnaires Espagnols et Sud Américains. Le combat, la tristesse et les blessures sont les thématiques principales de ce projet. Sur le premier morceau « Els Segador », les nappes de cuivres captivent par leur pureté. Les voix sont très harmonieuses. L’approche de Charlie Haden est très douce et mélodieuse. Le titre qui donne son nom à l’album, est une composition aux accents folks Sud Américains plutôt optimiste. Le guitariste Mick Goodrick, déroule des arpèges et des solos sur la guitare sèche en cordes nylon. Le trombone aére ses phrases. « If You Want To Write Me » est un morceau festif et amusant. Le thème laisse la place à un solo Free de trompette, sur fond d’accords dissonants de piano. Le morceau suivant débute par un rythme proche d’une marche militaire. « Introduction To People », composition de Carla Bley laisse la nostalgie s’échapper. Les arpèges de piano apportent beaucoup de gravité. La flûte joue le début du thème, puis la trompette arrive. Le trombone le joue également. La trompette s’envole avec un solo à la dimension spirituelle, et le sax alto rugit. La batterie de Paul Motian très souple fond sur les notes de saxophone alto. Le mouvement suivant « The People United Will Never Be Defeated » est dans la continuité. L’espérance arrive. « Silence » magnifique morceau aux arrangements épurés, est une marche funèbre où le désespoir règne. La contrebasse pleure sur fond d’accords cristallins dans « Too late ». Charlie Haden donne le frisson, tant le toucher et les notes évoquent la défaite, le chaos. Les accords du piano laissent apercevoir une lueur d’espoir et laissent Charlie Haden exprimer son lyrisme. Les deux compositeurs se sont inspirés de mélodies espagnoles et Sud Américaines, qui relatent le combat contre l’injustice et l’oppression. « La Pasionaria » est une valse flamboyante. La guitare et ses accents hispaniques introduisent la mélodie très fine. Les arrangements pour les cuivres sont cousus à merveille. Le sax ténor s’enflamme. Le morceau se clôture par une composition qui tourbillonne. « La Santa Espina » est plutôt optimiste. Le soprano s’envole dans des phrases brûlantes, alors que la contrebasse claque les notes. Entre deux solos, le thème est exposé. La trompette elle aussi joue une séquence Free, au cours de laquelle les cuivres se lèvent et grondent alors que la contrebasse joue avec beaucoup de tension. Le disque parvient à merveille, à assembler les mélodies mélancoliques, à des touches de Free contenues. Il sera intéressant d’entendre, si l’orchestre d’Auvergne reprendra la toile harmonique originale, ou si des nappes de cuivres nouvelles, ont été confectionnées pour le concert. Le tissu sonore sera sans doute délicat, et d’une grande finesse.
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