En découvrant le contrebassiste Olivier Pinto et son septet, son premier album prévu pour novembre sera sans aucun doute un moment de musique savoureux. Cet artiste ne se contente pas d’être un bon instrumentiste. Ses compositions sont mélodieuses ses arrangements soigneux et élégants. A l’écoute de « Got Balls » la musique est imbibée de Blues et de Soul, dans un esprit proche des Jazz Messengers. Ce thème de Soul Jazz s’étire sur deux minutes. La section de cuivres à la sonorité fine est soutenue par une rythmique solide sur une métrique qui semble être à sept temps. Le solo de l’alto finit sur un motif assez basique que le ténor semble poursuivre. Après cette impro, le piano la contrebasse et la batterie installent un groove où les cuivres lancent des motifs concis et percutants. Le morceau « Bleu » est une très jolie mélodie sur un tempo médium. Le contrebassiste joue une improvisation aux notes bien claires, son discours respire. A la fin du solo d’alto composé de phrases mélodieuses et envolées de notes, les cuivres jouent des motifs évoquant à la fois le swing à la Count Basie et l’esthétique de Gil Evans. L’interprétation de la valse de Wayne Shorter « Dance Cadaverous » est magnifiquement arrangée pour les saxophones trompette et trombone. Le piano glisse des phrases succulentes pendant le thème. On entend les trémolos des sax. L’écriture pour les cuivres est comme de la couture, les nappes sont sobres et cristallines, les saxophones la trompette et le trombone s’imbriquent à merveille. Le solo de piano sans démonstration technique est grandiose sur les accords plaqués à 3’27. L’impatience est grande de retrouver cette formation en live et en disque !