Le saxophoniste souffle aujourd’hui ses quatre vingt bougies. Connu pour être un des disciples de John Coltrane à partir de 1965, Pharoah Sanders explorait des registres de sonorités que son illustre aîné ne pouvait pas atteindre. La musique de Coltrane dans les deux dernières années de sa vie est animée par la soif de repousser les limites. Sanders qui est à ses côtés participe à cette aventure spirituelle. La musique prend des trajectoires jamais explorées. Avec un morceau comme « The Father and The Son and The Holy Ghost », les musiciens sont en quête de transcendance. L’ aventure commune se poursuivra sur un album comme « Ascension » très difficile à écouter. Avec un son puissant et métallique Pharoah Sanders est capable d’avoir une tessiture assez large. Si il joue une musique spirituelle, mystique proche de la méditation, que l’on appelle Free ou New Thing, il peut jouer dans un style plus classique. Ecoutons sa reprise de « Living Space » composé par son mentor sur l’album « A Prayer Before Dawn ». Sans emprunter le chemin du Free, l’intensité de l’émotion atteint des sommets. Son interprétation est un magnifique moment d’authenticité et de spontanéité.