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ACTU JAZZ/ IMPRESSIONS DE CONCERT/ CECILE TROISI/SAINT SAVOURNIN

Samedi 26 août à Saint Savournin, petite commune sur les hauteurs de la cité phocéenne, s’est tenu le concert de la chanteuse Cecile Troisi dans un lieu absolument hors du commun qui donne le sentiment d’être exilé du monde.

Jusqu’au début de la soirée, l’incertitude plana de savoir si le groupe pourrait jouer en raison de la pluie. Malgré les fines gouttes qui tombent, nous nous installons dans ce patio celui du restaurant « Le Boomerang ».

Sous un chêne, nous prenons place et dès les premières secondes, les accords de guitare font ressentir la mélancolie et la nostalgie de « The Shadow Of Your Smile », grande mélodie écrite par Johnny Mandel.

La voix de la chanteuse épouse à merveille le thème, sans artifices, sans fioritures. Les guitares s’expriment et la percussion en douceur déroulent les rythmes en toute discrétion.

La version Bossa de « How Deep Is Your Love » est tout à fait séduisante. Les envolées lyriques de la voix et des guitares apportent une grande originalité.

Le quartet revient vers les harmonies propres à la nostalgie au voyage et à l’éphémérité des choses avec la chanson « La pasion ».

Après un « Hit The Road Jack » pour un hommage au Blues et au grand Ray Charles ainsi qu’ à cette musique qui est la racine des musique improvisées, la chanteuse rend hommage à son papa Philippe Troisi disparu en 2021. Elle lui dédie le morceau « Angela » écrit par José Feliciano.

Le solo de guitare de Michel Isnard est empli du sentiment de tristesse.

Le guitariste Joachim Santiago sur sa guitare en cordes nylon perpétue ce fond nostalgique.

Sur des rythmes toujours chaleureux que confectionne Fabrice Royce Labesa, Cécile déclame la chanson « Quizas » standard de la musique Sud Américaine. La maîtrise de l’accent hispanique l’amène vers une intérprétation toute en authenticité.

Aimant passer outre les cloisons et les styles, la chanteuse rend hommage au grand Stevie Wonder « Isn’t She Lovely ». Entre humour décontraction et approche de qualité, le groupe nous propose ensuite « Bella Ciao », morceau qui détend et qui distille la bonne humeur.

Cette chanteuse est habitée par l’éclectisme puisque quelques instants après, elle entonne « Falling In Love » d’Elvis en proposant une version sobre et épurée.

Après quelques instants de pause, le concert reprend par « Besame Mucho » standard intemporel de la culture Sud Américaine écrit par Consuelo Velasquez.

Les guitaristes explorent l’émotion comme la chanteuse qui s’exprime aussi à la flûte.

Toujours à la flûte accompagnée de ses guitaristes et de son percussionniste, elle introduit le magnifique « Blue Bossa » morceau composé par le trompettiste de Jazz Kenny Dorham.

Le quartet poursuit par « Sunny » de Bobby Hebb que la chanteuse sert avec douceur. Retour en Espagne et Amérique du Sud pour le délicieux « Sabor A Mi ».

Standards toujours, quand le quartet démarre « Volare » sur un rythme quelque peu ternaire, où le swing n’est jamais explicite, mais n’en est pas moins énergique.

Les guitares introduisent « Shallow » la chanson de Lady Gaga. Les accords puissants et la percussion solide soutiennent cette voix qui peut prendre les intonations et embrasser les différents styles.

« Calling You » est peut être le plus grand moment du concert. La chanteuse se livre avec cette voix pure soutenue par des arpèges de guitare qui transmettent une très belle émotion.

L’Espagne est chère à Cécile Troisi et elle s’illustre avec grâce une nouvelle fois

en reprenant « Pensa Mi » de Luz Casal.

Un des derniers standards qui sera interprété est le thème des « Demoiselles de Rochefort » signé Michel Legrand.

Enfin le groupe conclut par « Summertime » grand standard du Jazz signé George Gershwin.

Le lieu, l’ambiance, le répertoire, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette soirée un moment magique comme suspendu du temps.

Cette chanteuse à la voix élégante et romantique nous a fait voyager au fil des grandes mélodies qu’elle aime tant.

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