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ACTU CONCERT/ IMPRESSIONS DE CONCERT/04 OCTOBRE 2023/ JEROME SABBAGH QUARTET

Le saxophoniste Jérôme Sabbagh vient de sortir un album intitulé « Vintage », un disque sous le signe du Hard Bop qui mêle technique et sens mélodique des solos le tout dans une constante sobriété.

Mercredi soir, il passait en quartet au Club 27, club de Jazz Marseillais qui prend de l’ampleur au fil du temps.

Cette boîte héberge le « Jam Hors Les Murs » autre club appartenant à Henri Fiore et John Massa. Ces derniers font venir régulièrement des musiciens Américains.

Jérôme Sabbagh ouvre donc avec une composition un trois temps, un thème poétique où très vite, les espaces se créent entre les musiciens, un batteur qui a le sens des nuances et de la variété, un contrebassiste qui joue de jolies phrases de solo qui respirent et un pianiste aux phrases fluides, animées par un sens aigu de la mélodie.

Le second morceau lumineux sur un tempo medium cool me fait penser à un morceau de Brian Blade, qu’il composa avec son groupe « The Fellow Ship Band ».

Le thème installe une certaine gravité et en même temps un espoir, quand la mélodie se déroule. Le son du sax ténor est feutré.

Le pianiste Dany Grisett joue avec un détachement une décontraction certaine.

Chez lui comme chez les autres compagnons du quartet, la quête esthétique et melodico harmonique précède la technicité.

Le saxophoniste espace les notes ne cherche pas à envoyer des flots pour impressionner.

Cayvon Gordon le batteur a un jeu très nuancé. Avec lui et Joe Martin, on les entend insuffler le swing à ses partenaires, que ce soit pendant les solos élégants du saxophone et du piano.

Le quartet enchaîne avec une composition de Dany Grissett sur un rythme plus soutenu, que le batteur et la contrebasse stimulent par la précision et la finesse. Là aussi, cette mélodie porte l’espérance et la joie. Les échappées du saxophoniste sont séduisantes. Le son est contrôlé, les trajectoires plutôt savoureuses.

Le quatrième morceau très cool est écrit dans une ambiance Bluesy traduisant une pointe de nostalgie.

Le morceau d’après commença par une séquence en duo entre le saxophoniste et le batteur comme aimait le faire John Coltrane et Elvin Jones. Les solistes partent dans des solos énergiques.

Par la suite, Jérôme Sabbagh joue un thème de Bossa Nova pour un ami Brésilien. Le thème est d’une belle luminosité.

Le saxophone est fluide le piano rebondit sur la rythme de la cymbale.

L’autre grand moment est la reprise par ce quartet élégant du très joli « Duke Ellington Sound Of Love », un morceau écrit par Charlie Mingus. Le saxophoniste joue cette mélodie intimiste avec une sonorité romantique.

À la fin du concert, le saxophone démarre un thème qui n’est pas rapide mais énergique.

Le batteur insuffle ce tonus par la frappe sur la cymbale. Le pianiste crée de la tension par ses phrases intenses.

En rappel, le saxophoniste prend un morceau assez cool pour finir ce concert sur une note apaisée.

L’approche esthétique de ces musiciens m’a captivé, ce quartet cherche les espaces en alternant rythmes cools et plus énergiques, tout en ayant ce feeling mélodique dans l’écriture et les improvisations.

Le public a écouté un Jazz sans artifices, sans coup d’éclat, authentique, servi par des maîtres.

https://www.youtube.com/@saxman73

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