Sylvain Luc est à la guitare ce que fut Bill Evans au piano, un artiste animé par l’exploration infinie des phrases et des harmonies. Un coloriste comme le guitariste Basque, il y en a très peu.
Il peut jouer n’importe quelle mélodie qu’il interprète de façon toujours différente. Sous ses doigts se cachent des trésors sonores insoupçonnés. Que les mélodies soient Pop Rock Folk et Jazz, le guitariste propose des ornementations sonores exceptionnelles.
L’introduction du concert se fait par « Poinciana » morceau chéri d’Ahmad Jamal à qui Sylvain dédie l’ouverture de la soirée. Les voicings et la mélodie nous enveloppent par leur joie et l’euphorie. Pendant près de huit minutes, les voicings et les mélodies s’enchaînent à merveille.
Le guitariste à l’aise dans le Folk, le Blues reprend un morceau que joue souvent Eric Clapton, intitulé « Change The World ».
Entre Blues Folk et quelques accents Country, le guitariste nous émerveille par les directions qu’il prend.
Après Clapton, Sylvain Luc rend hommage à un autre grand guitariste Baden Powell. Pour cette « Valsa », les lignes mélodiques dynamiques se mêlent aux accords plus lyriques. Avec des accords puissants et un effet d’harmonisation, la guitare détonne.
Le guitariste nous emmène ensuite vers sa terre natale en jouant une mélodie émouvante évoquant des choses plus nostalgiques.
Muni d’un harmoniseur et d’un loop, le musicien montra ensuite l’étendue de son groove diabolique. Il s’amuse à triturer les basses part de sa boucle pour jouer des phrases en legato Blues et sensuelles.
La mise en place est toujours accentuée au même moment, la descente d’une triade mineure.
Hommage à Tom Jobim avec « Meditacao » et son harmonie synonyme d’ensoleillement.
La mélodie de Pierre Perret « Lili » est comme une comptine qui apporte de la douceur après deux reprises très énergiques. Ses motifs en pal mute, Sylvain les affectionne.
Une fois encore, le musicien nous envoute avec son groove en reprenant un air de Steely Dan « Josie ». En accords ou en notes son jeu interagit avec le public.
La suite plus cool est le titre « You’ve Got A Friend », très jolie mélodie écrite par Carole King et James Taylor. Les idées sont inépuisables en accords et en single notes.
Invitant sur scène quelqu’un de chère à son coeur en la personne de Marylise Florid grande guitariste, on sent la complicité entre ces deux artistes d’abord par le regard puis par la fusion de leurs guitares, une qui présente la mélodie et l’autre qui déroule arpèges.
Dans un style Calypso le duo continue avec « Ta cadence » une mélodie entraînante. Les arpèges sont scintillants et poétiques et inspirants pour des envolées de notes.
En rappel, le guitariste joue « Syracuse » qu’il avait reprise en 2000, sur le disque « Duet » avec son complice Bireli Lagrene. Là encore l’interprétation varie sans cesse pour notre grand plaisir. Les voicings s’enchaînent en intro et pendant le thème.
Enfin, pour conclure Marylise Florid revient pour jouer « Colibri » une pièce importante pour les guitaristes.
Entre chanson Française Pop Internationale Blues et Jazz, rien ne fait peur à l’un des plus grands explorateurs d’harmonies et de sons insolites.