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SUR LA ROUTE DU JAZZ/ WARDELL GRAY/ LES ARTISANS DU BE-BOP

Saxophoniste ténor, il sera un sideman très demandé par les grands orchestres de l’époque. Il jouera avec Billy Eckstine, l’alto Benny Carter, le clarinettiste Benny Goodman. Il sera aussi aux côtés du pianiste Earl Hines. Sonorité de velours à la Lester Young, les phrases fluides sont souvent jouées en croches Sur le blues »Twisted », le saxophone et le son bien rond part en croches ternaires. Le saxophoniste nous emmène sur la ballade « Easy Leaving » dont le thème nous berce. Le pianiste joue presque à l’ancienne. Sur « Southside » les balais crépitent sur ce tempo médium up. La sonorité du ténor est assez lumineuse tonde. On est là en compagnie d’un grand Monsieur du saxophone où le son est toujours chaleureux. Que ce soit sur un tempo plus rapide ou plus cool le son est chaud. Vous savourerez la délicatesse du son sur « Sweet Lorraine ». Entre anatoles et blues, les Jazzmen du Swing ont souvent les mêmes trames harmoniques. « So Long Broadway » et « Paul’s Cause » deux thèmes où l’on entend le vibraphone qui est absolument croustillant. Certains musiciens sont un trait d’union entre Jazz swing et Be-Bop. Ce saxophoniste ténor en est un. Après ces quelques morceaux ancrés dans le Jazz Swing que nous venons de présenter, je vous propose une exploration d’un disque magnifique un live de 1952, en présence du trompettiste Art Farmer, du pianiste Hampton Hawes, du batteur Shelly Manne et du contrebassiste Joe Mondragon. Commençant par « Bernie’s Tune », un thème écrit par le baryton Gerry Mulligan, le groupe joue ce thème enthousiasmant. Les phrases sont dansantes bien déliees sur un tempo medium cool. Le pianiste est presque stride sur le solo. « The Squirrel » écrit par le pianiste Tadd Dameron correspond bien à l’esprit du Be-Bop, tempo up syncopes, accords piqués, phrases en croches du saxophone. Sur « Pennies From Heaven », le saxophone se promène en sautillant sur la walkin bass et les balais du batteur. Le pianiste se permet des pointes de Blues. « Donna Lee » impressionne par la vitesse et la synchronisation du couple saxophone trompette. Les articulations chromatiques n’empêchent pas au solo d’être chantant et mélodique. Les envolées magnifiques pourraient être un modèle pour tous les apprentis be-boppers. Art Farmer âge à peine de 24 ans, impressionne par la fulgurance de l’improvisation. Plus cool est la suite avec « Taking A Chance on Love ». Le saxophoniste fait chanter son instrument en le faisant respirer. La gaieté et la bonne humeur se poursuivent avec le thème « Jackie ». Les deux voix, trompette et saxophone continuent dans la voie de ce Jazz festif et dansant sur « Get Happy ». Enfin « Keen And Peachy » est une clôture à un tempo encore élevé. On y entend la guitare électrique introduire le thème par un enchaînement de voicings. Le sax joue avec puissance et la trompette est une étincelle. Le guitariste joue avec dextérité des phrases limpides et fluides. Les 8/8 en fin de morceau sont fameux. Wardell Gray est un saxophoniste ténor moins connu que Dexter Gordon, avec qui il a pourtant joué. Ses phrases chantantes viennent de son écoute de Lester Young alias « The Pres ». Souvent en croches, ses improvisations voyagent à travers les accords. Sa technique est brillante ses notes rondes et claires. Il est un des nombreux artisans de la révolution du Jazz moderne avec l’éclosion du Be-Bop.

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