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NOUVEL ALBUM/ HAROLD MABERN/ MABERN PLAYS COLTRANE

Smoke Sessions publie un enregistrement du défunt pianiste Harold Mabern. Au cours d’un concert en 2018, le pianiste et son sextet célèbrent Coltrane dans une euphorie communicative. « Dahomey Dance » figurant sur Olé commence par une tourne de la section rythmique. Les accords de piano s’installent. Le ténor Eric Alexander essaie d’imiter le maître pour notre plus grand plaisir et montre qu’il maîtrise le langage. Le trombone joue un solo plus aéré mais dynamique à souhait. Joe Farnsworth à la batterie et John Webber à la contrebasse, créent un flux limpide où la ligne de basse rebondit sur la cymbale et la caisse claire. Le solo swingue et respire la joie. Joli aussi est le solo de contrebasse, derrière laquelle la batterie dose comme il faut ses interventions. « Impressions » est joué à toute vitesse. Les flots du saxophone alto donnent une idée de sa grande technique. Chacun s’envole lui puis le tromboniste et le ténor. Ils enflamment l’auditoire. La spiritualité s’echappe sur « Dear Lord » un morceau dont l’esprit s’approche du Gospel. Incandescence et fusion du saxophone ténor sur « My Favorite Things » joué avec une énergie décuplée. Vincent Herring à l’alto montre sa grande technique en ciselant ses notes à la perfection. Le sextet reprend « Naima » comme le quartet de Cedar Walton l’avait repris en 1975. Sur un rythme latin, le trombone et le ténor répondent par de jolis contrechants au thème exposé par l’alto. Le dernier morceau « Straight Street » d’esthétique Hard-Bop est joué sur un tempo médium up. Avec une architecture peu commune semblant faire 48 mesures, l’esprit de la mélodie est joyeux. Vincent Herring déroule des phrases en croches qui swinguent bien. Steve Davis au trombone maîtrise les respirations, les espaces entre les notes sont plus nombreux et les accentuations sont Blues. Le saxophone ténor joue avec élégance. Harold Mabern inclut dans son jeu en solo beaucoup de voicings. Cet album réalisé chez Smoke Sessions en hommage au plus grand saxophoniste met en avant les trois cuivres qui déroulent des improvisations limpides. Certes l’originalité n’est pas au rendez vous, mais cet album est une jam de haute qualité.

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