Le pianiste Arménien et son style baroque sa virtuosité à couper le souffle, se lance dans ce projet dans la reinterpretation de standards.
Commençant par une reprise d’Elmo Hope intitulée « De-Dah », le jeu très nerveux de Tigran Hamasyan est assorti d’une interaction du jeu de la section rythmique absolument prodigieux. Partant sur des flots de notes intenses on entend une technique infaillible.
Le délié des notes est magnifique la contrebasse et la batterie sont en fusion.
L’interprétation du thème « I Didn’t Know What Time It Was » est émaillée de séquences où les accords au piano sont plaqués avec puissance sur un rythme groovy binaire ternaire. Le trio étire métamorphose les structures, crée de l’espace.
Le saxophoniste Mark Turner est invité sur le troisième titre « All The Things You Are ». L’exposé langoureux se noie dans les méandres d’arpèges qu’explore le pianiste.
Hommage à Charlie Parker en compagnie de Joshua Redman sur « Big Foot ». L’arrangement explosif vous transmettra une pêche de folie. Introvertie, la rythmique soutient un tempo up sur lequel s’immiscent les accords du piano.
Le phrasé ciselé et la technique époustouflante se font entendre sur « When A Woman Loves A Man ».
« Softly As In A Morning Sunrise » est méconnaissable tant le pianiste triture la mélodie.
Ambrose Akinmisure le trompettiste au son feutré pose ses notes délicates pour présenter le thème « I Should Care ».
Le thème Be-Bop « Laura » renferme de multiples surprises.
Après de multiples aventures harmoniques et rythmiques, le pianiste Arménien n’avait jamais publié de disque presque exclusivement consacré aux standards. Entouré des sidemens Matt Brewer et Justin Robinson, le trio joue le jeu de la surprise et de la variation. Cet album est déconcertant.