Un soir d’août 2009 à la suite d’un concert, Richard Galliano me dit, en séance de dédicace, que la musique n’est faite que d’amateurs, au sens noble du terme. André Massard illustrait parfaitement ce propos. André était aussi un ami exceptionnel qui n’hésitait pas à partager son amour pour cette musique grandiose. Il nous a quittés ce jeudi 7 janvier. S’il n’a pas été saxophoniste de métier, il a toutefois participé aux grandes heures du Jazz Marseillais. Dans les années 50 et 60, il joua dans des orchestres en compagnie de Jazzmen comme Robert Pettinelli ou Marcel Zanini. La pulsation du swing résonnait en lui et ne le quittera jamais. C’est un jour de janvier 2009, que je fis sa connaissance à la Cité de la Musique, au cours de pratique collective de Giuseppe Crimi. André sortit son sax et le courant passa si bien avec lui, que le soir même, il joua avec nous sur la scène de la Cave à Jazz. A partir de ce moment là, en plus du bonheur de jouer ensemble, ce Monsieur toujours de bonne humeur, truffe nos conversations de souvenirs, d’anecdotes à propos de concerts, de jazzmen américains ou marseillais, comme Roger Luccioni ou Roger Menillo. Elvin Jones a dit un jour, que musicien de Jazz, c’est l’être à plein temps. Même lorsqu’il ne joue pas, le musicien est imprégné de Jazz. C’est une question d’état d’esprit. Ces propos s’appliquent parfaitement à André. Il jouait Jazz, lisait des livres à ce sujet, assistait aux concerts, peignait aussi sur cette musique qu’il chérissait tant. Les grands noms du Jazz nous font rêver. Les passionnés comme André Massard le font vivre au quotidien. Il est peut être déjà en train de faire la Jam avec ses idoles, Barney Wilen, Lester Young, Stan Getz, et tant d’autres. Tu vas énormément nous manquer André, mais nous continuerons à swinguer en pensant à toi.