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ACTU JAZZ/ HOMMAGE/ STAN GETZ

Il y a presque trente ans, un des plus grands saxophonistes de l’Histoire du Jazz nous quittait. Stan Getz était un poète par la souplesse des phrases et la finesse de la sonorité. Ne en 1927, il tombe rapidement sous le charme de Lester Young un des grands maîtres du swing avec Coleman Hawkins et Ben Webster. Les critiques diront que le jeune Stan a en lui le souffle de Lester. Getz sera d’abord influencé par le swing, avant de se familiariser avec le langage révolutionnaire du Be-Bop. Son jeu balance constamment entre ces deux courants. Associé à Zoot Sims, Jimmy Giuffre et Herbie Steward au sein du groupe du trompettiste Tommy De Carlo, ces quatre musiciens formeront les « Four Brothers ». Ce sera une section de saxes des plud prestigieuses. En 1948, il enregistrera une version d’anthologie du du standard « Early Autumn ». Dans les années 50, il participe à des sessions historiques produites par Norman Granz comme celle en compagnie de Lionel Hampton, ou Oscar Peterson. En 1957, il partagera l’affiche avec le tromboniste Jay Jay Johnson pour un célèbre live à l’Opéra House. Il jouera avec Dizzy Gillespie et malgré sa sonorité suave West Coast, il montrera qu’il est un technicien qui s’exprime avec des belles phrases et une grande précision rythmique. Au début des années 60, il part à la rencontre du Brésil, en jouant la Bossa Nova avec Astrud et Joa Gilberto. Parallèlement à ces enregistrements, il sera soliste sur une œuvre écrite pour cordes par Eddie Sauter intitulée « Focus » dont nous avions parlé en novembre dernier. Il dirigera un quartet au sein duquel les musiciens comme Steve Swallow et Gary Burton deviendront de grands représentants du Jazz moderne. En 1967, le jeune Chick Corea se joint à lui et ouvrira les horizons du saxophoniste. Le disque « Sweet Rain » comporte deux compositions du pianiste qui donnent l’occasion à Stan Getz, de montrer sa soif d’exploration de thèmes complexes. Dans les années 70, il formera un combo avec le guitariste René Thomas, l’organiste Eddy Louiss et le batteur Bernard Lubat. Il s’entourera de pianistes émouvants comme Jo Ann Bracken, Andy Lavene, Jimmy Rowles, Bill Evans. Dans les dernières années de sa vie, Stan Getz rencontrera le pianiste qui sera un véritable complice artistique, en la personne de Kenny Barron. Les disques en quartet et en duo laissent entendre un musicien au lyrisme intact. Pour les trente ans de la disparition de ce gentleman du Jazz, nous vous proposerons quelques pépites pendant quelques jours. Pour commencer, écoutons ce trésor « Early Autumn » enregistré originellement en 1948, puis à nouveau en 1960, par le prince du saxophone, en compagnie d’un orchestre à cordes sur l’album « Cool Velvet ». Avec cette mélodie d’une grande douceur, le poète du saxophone entouré magnifiquement par la section de cordes, vous emmène vers l’émotion avant de partir en solo, sur un rythme dédoublé au swing léger.

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