10 janvier 2021/ L’ARCHIPEL/ 29170 FOUESNANT
Le trompettiste et le pianiste sont complices depuis leur jeunesse. Si ils ont enregistré ensemble à de nombreuses reprises, tous deux ont signé cet album sur le label ECM, « Playing The Rooms ». Nous parlons de ce dernier, pour présenter leur concert le 10 janvier prochain dans le Finistère. La musique de ce duo respire la douceur. Les arpèges et accords de Yonathan Avishai sont très mélancoliques sur « The Opening ». Après une séquence en piano solo, la trompette apparaît, comme si la lumière et l’espoir naissaient. Le piano rejoue tout seul, et la trompette revient à nouveau. Les deux musiciens installent aussi un climat plus sombre sur le titre « Two Lines ». La mélodie très épurée exprime les blessures. Avishai Cohen sonne un peu comme Kenny Wheeler. L’interprétation de « Crescent » de John Coltrane, est un sommet d’émotions. Le trompettiste a par moments des accents orientaux. Les arpèges de piano sonnent comme du classique. En toute intimité, les deux instrumentistes célèbrent Duke Ellington et son morceau « Azalea ». « Kofifi Blue » signé Abdullah Ibrahim, est un morceau cool au swing tranquille, sur lequel le trompettiste et le pianiste viennent extraire le blues. Le titre « Dee Dee » est assez optimiste. Le duo reste dans le blues chaleureux avec « Ralph’s New Blues », un morceau écrit par Milt Jackson. Après une séquence du pianiste en solo, reposant sur le jeu en accords, la trompette s’immisce pour dérouler des phrases pétillantes. « Sir Duke » de Stevie Wonder joué au piano revêt une dimension onirique. « Shir Eres » ressemble à un morceau de classique aux accents de Chopin ou de Debussy. On sent une grande tristesse et une lassitude dans ce morceau final. Entre tristesse et swing en retenue, le son pur de la trompette et du piano créent une ascension vers des sommets d’émotion. Le duo parviendra t il à ressusciter l’alchimie sur la scène de Fouesnant ?
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